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Le tourisme sénégalais dans une économie à plusieurs vitesses

Le tourisme sénégalais coincé dans une économie à plusieurs vitesses
Une situation désastreuse, il y a désordre dans la politique de promotion touristique, c’est ce qui explique le flou et la léthargie dans les projets du tourisme et les actions dans le Plan Sénégal Émergent (PSE). Or, il a été dit que le volet tourisme du Plan Sénégal Émergent (PSE) est en parfaite cohérence avec le Plan Stratégique de Développement  Durable du Tourisme  (PSDT)  2014/2018,qui a été élaboré dans le cadre de la relance de notre tourisme, avec un objectif intermédiaire de 1.5 million d’arrivées dés 2016 sur un global de 2 millions en 2018. D’ailleurs j’ai de sérieuses réserves, sur bien des chapitres du Plan Stratégique de Développement du Tourisme. Et à ce stade d’évolution des choses je ne vois pas comment les deux plans conjugués avec leurs insuffisances pourraient, résoudre les problèmes aujourd’hui et ceux de demain en s’appuyant sur la stratégie de promotion en cours et sans l’implication des nationaux et des professionnels, pour l’atteinte des objectifs qui restent un engagement fort du gouvernement.

Les acteurs sont inquiets et à  juste raison. Ils ont besoin d’être entendus soutenus, et pour cela il nous faut plusieurs programmes audacieux, dont un programme d’amélioration de notre performance et des outils de promotion intelligents.  La tutelle doit organiser les assises, ou les concertations sur la promotion touristique, et la mise en cohérence de tous les programmes en cours avec le PSE ; lancer un appel d’offre national et international pour accompagner l’Etat dans la conception, la réalisation et la mise en œuvre d’un programme global qui viserait à améliorer notre image et à repositionner nos produits phares. 

1. Il faut un nouveau départ pour notre tourisme et il faut oser avec un slogan comme celui-ci « Sénégal is back » – Le grand retour de la destination – « le Sénégal, destination d’un pays qui bouge », ou comme d’autres slogans encore plus expressifs.

2. Posons-nous la question de savoir, après des études et une sélection, quelle est la ville touristique  du Sénégal la plus apte à porter le nouveau visage de la destination Sénégal, en termes d’atouts, d’image de produits, de circuits et de leadership pour nous positionner de façon incontournable.

3. Il nous faut donner de la priorité aux ressources d’appui à la croissance du secteur du tourisme, celles-là même qui créent de la valeur ajoutée ;  il faut impérativement un agenda unique de promotion du tourisme et de l’artisanat. Les salons de l’artisanat sont de véritables vitrines de découvertes et d’expositions favorables au grand public qui sont de potentiels touristes.

4. Il nous faut redynamiser l’axe de coopérations avec nos partenaires, dans le cadre de la formation et de mise à niveau du personnel, avec la France, la Russie, le Maroc, la Chine, la Malaisie,  l’Inde, l’Iran et la Turquie.

 5. Il nous faut également créer un cadre de coopération active et dynamique avec les émigrés installés dans le monde, pour qu’ils soient des vecteurs et des acteurs de notre tourisme, de notre artisanat et de notre culture.

 6. Il nous faut désormais, compter avec les signalétiques d’informations touristiques, sur les différents parcours touristiques et les aires culturelles, pour manifester une volonté de rupture avec une nouvelle ère de communication avec les populations.

Le Plan Sénégal Emergent (PSE) et le Plan Stratégique de Développement Durable du Tourisme (PSDT) : Une feuille de route deux tableaux de bords !
Aussi bizarre que cela puisse paraitre, la mise en tourisme de notre pays est en désordre total, et il faut des mesures courageuses et des innovations de tailles pour les îles du Saloum, l’île à Morphil,  Potou sur mer, Loumpoul qui doivent être des stations de rêves d’une autre réalité. L’Île à Morphil ou le dessert de Loumpoul par exemple pourrait devenir la tête d’affiche de notre tourisme, qui est tout le contraire des options et orientations du gouvernement dans le PSE. 

« Le développement de notre tourisme à l’international passera obligatoirement par la structuration et le développement de notre tourisme intérieur ».

Le tourisme intérieur, une richesse et un potentiel énormes à tout point de vue. Il passerait obligatoirement par les sénégalais eux-mêmes, par le tourisme des fonctionnaires, le tourisme scolaire, le tourisme religieux qui doit être encadré ; voilà des aspects  importants du tourisme social. Ils doivent être étudiés avec la complicité des acteurs du tourisme, ceux de la fonction publique, de l’éducation nationale, des foyers religieux, des représentants des émigrés pour la mise en place d’un comité national chargé de lui définir des modalités de plein exercices, des programmes de vacances et de visites, avec un contenu culturel, pédagogique et historique.

Le grand désordre des statistiques du tourisme
Savons-nous combien de sénégalais viennent durant la tabaski, la korité, les Magals, les deux raakas, le Mawloud, les fêtes de fin d’années, les grandes vacances etc… Sans statistique fiable, point de planification, ni de feuille de route. C’est le premier péché du Plan Sénégal Emergent, car les questions principales sont analysées à ce niveau. Il faut mettre des outils, de mesures et des mécanismes de gouvernances, (charte de l’investissement, fonds de garantie,  environnement juridique etc…), pour bâtir un tourisme fort. « Etudier, planifier, contrôler et mesurer » Il faut également stimuler l’investissement pour le rendre dynamique, orienter la promotion, la soutenir et la segmenter en deux volets ; Le marché intérieur, et la destination Sénégal.

7.  Il faut que nous arrivions à faire comprendre à l’Administration que les actions de promotion ne peuvent avoir de résultats, que si les principaux acteurs privés (les hôteliers) en particulier, sont fortement impliqués dans la stratégie. Car dans la diversité des actions de la tutelle et la particularité des acteurs intervenant en matière de communication touristique, se posent des problèmes stratégiques, de choix et de pertinence entre les différents échelons et un manque de mutualisation qu’il faut corriger.

Les hôteliers qui occupent une place centrale dans ce dispositif souhaiteraient, que les différentes actions de l’échelon public soient plus en adéquation avec un plan national validé par les acteurs privés locaux du tourisme (dont eux-mêmes), afin d'assurer une meilleure communication sur l'offre globale de la destination, en tenant compte des territoires d'implantation des hôtels et du potentiel touristique, (Acte trois de la décentralisation oblige). Il faut également statuer sur les compétences du tourisme à transférer et celles à partager.

 8. Faire faire des enquêtes, sur l’offre auprès des professionnels et des grands marchés émetteurs, pour déterminer ce que l'on vend vraiment ! Ceci avec comme préalable des ateliers de partage et de validation sur les programmes majeurs devant conduire notre politique de promotion auprès des marchés cibles et salons du tourisme. Mais, à quel salon international du tourisme se fier pour vendre la destination,  quelle est la meilleur option et la plus efficace des solutions ? (Salons,  road show,   foires, semaines sénégalaises).

Le tourisme une économie plurielle
Notre compétitivité se dégrade, et les solutions actuelles ne sont pas à la hauteur du désastre. Ainsi dit, notre tourisme a besoin de propositions fortes pour l'élaboration de politiques efficaces, en s’appuyant sur les relations de plus en plus fortes entre tourisme et différents secteurs et acteurs. L'importance de l'économie touristique continue de croître dans le monde, de fortes synergies entre le tourisme et les différentes industries( industrie créative et culturelle, industrie du loisir, industrie agro-alimentaire, industrie du textile, industrie de l’aéronautique, industrie de l’artisanat, de l’hôtellerie, de l’ingénierie financière, des nouvelles technologies etc….)  qui concourent au développement harmonieux du tourisme émergent parallèlement, offrant ainsi un potentiel considérable capable d’amplifier la demande touristique et développer la création de nouveaux produits, de nouvelles expériences et de nouveaux marchés.

Ces nouveaux liens entraînent le passage du modèle classique de notre tourisme culturel vers de nouveaux modèles de tourisme responsable, créatif basés sur la culture immatérielle et la création contemporaine. Un lien particulier très étroit  entre le tourisme, la culture et l’artisanat est à la base de cette forme de tourisme sous le vocable de tourisme communautaire. C’est de cela dont nous avons besoin ; des politiques actives entre tourisme, culture et artisanat sont alors nécessaires pour que notre pays, ses régions et ses villes bénéficient au maximum des synergies entre tourisme et les autres secteurs.

Mouhamed Faouzou DEME



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