Accéder au contenu principal

Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre dans son volet tourisme

Analyses et impressions sur la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre dans son volet tourisme : Une Grosse déception

Extrait « 2.8 de la déclaration du Premier Ministre sur le tourisme  « Faire du Sénégal une destination touristique de référence »

Ce processus sera renforcé́ par notre option de faire du Sénégal une destination touristique de choix avec l’objectif d’atteindre en moyenne deux millions de touristes par an à partir de 2018. Notre offre touristique sera portée à la hauteur de cette ambition par deux projets phares du PSE : le développement de zones touristiques intégrées et le plan sectoriel de développement du micro-tourisme.

Des mesures incitatives fortes sont déjà̀ prises pour favoriser le renforcement des capacités d’hébergement, l’amélioration de l’environnement du produit (accueil, sécurité́ et salubrité́), l’accessibilité́ des sites, le développement de produits innovants, l’efficacité́ des stratégies de promotion et la compétitivité́ de la destination. En ligne avec ces objectifs, les travaux d’aménagement des pôles intégrés de tourisme seront engagés, avec notamment le démarrage du pôle de Pointe Saréne en 2015, ainsi que la requalification des sites existants de Cap Skiring, de la Langue de Barbarie, de la Petite côte et du Delta du Saloum, autour des filières balnéaires, d’éco-tourisme, de la culture, du tourisme religieux et d’affaires, conformément au plan d’aménagement de la SAPCO sur la période 2015- 2017.

Dans cette stratégie, la formation occupe une place essentielle et notre pays a l’ambition d’être un pôle dans la sous-région, avec la modernisation de l’Ecole nationale de formation hôtelière et touristique et la réalisation de centres décentralisés de formation dans les zones à fort potentiel. »

En matière de transport aérien, notre ambition est de faire de Dakar un hub et faire jouer au secteur un rôle plus important de support au développement des autres secteurs de l’économie, notamment en termes de promotion du tourisme, d’exportation des produits de la mer et de l’horticulture et de renforcement de la capacité́ de traitement du fret aérien.  La position de Dakar comme « hub aéronautique » sera renforcée avec l’implantation, à moyen terme, d’un Centre de maintenance aéronautique de niveau international, la création d’un Centre de formation aux métiers de l’aviation civile ainsi que la modernisation du réseau d’aéroports secondaires.

La mise en service de l’AIBD prévu en 2015 et la réhabilitation des aéroports régionaux d’ici 2018, permettront de relancer les activités aériennes et aéronautiques et de dégager de nouvelles opportunités avec le reste du monde, grâce à la synergie qui sera créée entre les hubs logistique et de services et les secteurs productifs de notre économie.

Notre flotte maritime s’est enrichie de deux navires "AGUENE" et "DIAMBOGNE" acquis pour une enveloppe de 31 milliards FCFA pour désenclaver la région Sud. Ces réalisations contribueront à la valorisation des potentialités économiques de cette région, déjà̀ amorcée avec le pôle-territoire Casamance.  Fin de citation du discours

Notre analyse et nos impressions sur la déclaration du PM : Grosse déception

 « Il faut lutter pour ses rêves, mais il faut savoir également que quand certains chemins se révèlent impossibles, mieux vaut garder son énergie pour parcourir d’autres routes » Paolo Coelho
Le démarrage de notre tourisme n’est pas pour demain, et le tourisme sénégalais ne marche pas dans le sens de l’histoire. II devrait s’engager davantage en faveur du tourisme responsable et sur des objectifs précis fonctionnels selon un calendrier qui permet de capitaliser sur certains acquits en s’appuyant sur des instruments tels que le financement, la formation, l’aménagement, la diversification des produits, la sélection des marchés, le choix des hommes, le partenariat public privé plus dynamique et constant, un modèle économique inclusif, des hébergements éco lodges durables.
Cette déclaration de politique générale n’a apporté à mon sens aucune nouveauté, sur le plan des programmes et des idées, des engagements, et surtout au plan opérationnel rien d’additionnel et de nouveau avec un timing précis. 
On n’avance pas des chiffres d’arrivées comme ça, sans une étude de faisabilité. Tantôt c’est trois millions, tantôt c’est deux millions aucune coordination sur les chiffres et les méthodes de gestion de cette nouvelle population de touristes pas moins de 8400 touriste par jour selon vos estimations. Les axes stratégiques s’ils sont bien énoncés ils n’en demeurent pas moins que la mise en œuvre pose un sérieux handicap pour défaut de logistique adaptée et disponible. Aucun chiffre n’est donné sur les montants des investissements, et leurs montages. Avec quels partenaires ? Ce condensé de discours sur le tourisme est un réchauffé et une synthèse très succincte des contenus du PSE, et du PDST fait par le cabinet du ministre, transmis au Premier Ministre ce qui du reste n’est pas un travail sérieux.

Le dossier de mémorandum proposé par le secteur privé et remis au ministre de tutelle est plus complet, plus pragmatique et plus opérationnel.

Maintenant Développer le micro tourisme, Oui ! Mais pourquoi et comment.
La réponse ne semble pas au complet car avec ce type de tourisme comme priorité, le Sénégal ne sera jamais au rendez des grandes nations du tourisme de demain. Car son concept de micro tourisme est en retard et très diffèrent de ce modèle-ci. Un concept de village flottant, conçu autour d'une base de plusieurs lodges qui permettent d’accueillir des touristes sur l'eau, en limitant l'impact sur l'environnement et sur le paysage, avec tout le confort d'un hébergement touristique.
La rareté de l'eau dans nos villages vient se confronter au secteur du tourisme gros consommateur d’eau. La question à se poser comment créer et développer le micro tourisme dans la stratégie du PSE, si la question de l’eau n’est pas réglée. Dans certaine zone des Iles du Saloum, l’eau est salée et son traitement n’est pas prévu dans les programmes d’installation de micros entreprises.

De quel micro entreprise s’agit-il ? y a-t-il des schémas ou des esquisses de plans pour tout cela.
Il y a deux ans l’OMT célébrée la journée mondiale du tourisme axé sur l’eau. Cette plaidoirie voudrait une politique du tourisme plus économe de l'eau, car la demande en eau des touristes s'avère quatre fois supérieure à celle des habitants. Le réchauffement climatique et le tourisme de masse menacent plus particulièrement notre destination. Comment protéger l’eau, mais aussi les rivages est une condition essentielle pour la survie de ces zones touristiques. Une « croissance verte » appelée « tourisme vert » et une exploitation rationnelle de l’eau sur le long terme permet de développer des cultures hors saison des pluies.
Le tourisme doit être conçu dans un projet de développement de territoire. Un modèle de développement extraterritorial consomme beaucoup de ressources, et ne créé pas une économie durable. Le tourisme doit être un moteur de développement de territoire. Les activités touristiques sont faites pour alimenter le PIB, et la construction d'aménagements touristiques durable de nouvelle génération, qui tient compte de l’environnement devint alors une priorité, eue égard à l’importance que revêt le tourisme durable dans les prochaines années.  Les plages de sable et les côtiers disparaîtront d’ici 2050, l’érosion côtière qui avance à grand pas ne laisse aucune chance, qu’a des projets audacieux et innovant. Privilégier le développement d’un d'agro-tourisme plus diversifié et axé sur la jeunesse, la science, la culture et plus intégré dans le milieu nous semble plus pertinent. Il est primordial de sauver les littoraux où se situent 80% des richesses de notre pays, c’est le défi de l'accessibilité du tourisme.
Nous sommes restés sur notre faim, vous me direz que l’Etat est une continuité, mais pas dans le discours du passé, certes le ton et la manière ont changé, mais nous aurions aimé que cette déclaration de politique générale soit plus dirigée vers des chiffres, des moyens, des délais d’exécution en ce qui concerne le tourisme.  Le volet opérationnel en terme de mise en œuvre, de temps, de moyens, d’hommes, de maintenance, de contrôle, de sanctions, et de primes pour les meilleurs dans chaque segment du tourisme n'a pas été pris en compte dans ce discours, ou des intentions sur la promotion en termes de communication, la constitution d'un groupe de réflexion sur la surcharge des taxes qui plombent le secteur est un doublon. En définitive il n'y a que la prolongation des visas aux tours operators qui reste un acte concret annoncé bien avant la DPG.

 « Rien de grand ne peut être accompli sans passion »



Mouhamed Faouzou DEME

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Taxe de séjour et promotion touristique

La Loi n° 2012-04 du 3 janvier 2012 Loi n° 2012-04 du 3 janvier 2012 abrogeant et remplaçant l’article 2 de la loi n° 98-55 du 31 décembre 1998 portant augmentation du tarif de la taxe de promotion touristique Expose des Motifs Le tourisme constitue un moteur de croissance économique en tant qu’outil de mobilité d’échange de biens et activités créatrices de richesses qui génèrent des retombées pour le tissu économique national et local. La présente Loi est proposée dans le cadre de la mise en œuvre des priorités de l’action de développement touristique initiée par les pouvoirs publiques dont notamment l’intensification de la promotion touristique et le renforcement de la compétitivité de la Destination Sénégal. Le diagnostic du secteur a mis en exergue l’insuffisance des moyens financiers disponibles pour assurer une bonne promotion touristique gage d’une croissance de flux touristiques pour atteindre l’objectif de 1 500 000 touristes à l’horizon 2015. Ainsi, le Gouvernem

Les Besoins en formation du secteur tourisme au Sénégal

Fiche de renseignements sur les besoins en formation et l’étude du secteur à la demande du CNP. Difficile d’imaginer, il y a quelques années, que le service des ressources humaines travaillerait en étroite collaboration avec le service du marketing, dans le but de peaufiner l’image de marque de l’entreprise et de séduire ainsi les travailleurs. Une réputation qui se prépare, avec un plan de formation, de suivie et d’entretien par des méthodes novatrices. Le Syndicat Patronal de l’Industrie Hôtelière du Sénégal, dans sa politique de soutien aux secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration, a toujours soutenue que la formation destinée aux différents membres du secteur est, et demeure l’une des actions prioritaires pour un secteur fort et prometteur. Pour de nombreux professionnels, le passage par un cycle de formation continue, est une condition pour rester compétitif, dans un secteur de plus en plus concurrentiel. Séduire un travailleur, implique la même démarche que ce

La qualification ou la requalification de Saly Portudal, c'est quoi ?

La Petite Cote où la renaissance du tourisme balnéaire Saly ville touristique nouvelle Introduction L’objet de cette réflexion/ étude est de montrer combien il est plus innovant, plus audacieux, en parlant de requalification de la station balnéaire de Saly Portudal, d’utiliser un concept marketing nouveaux pour mieux positionner Saly Portudal dans le monde économique et des affaires et le repositionner dans le tourisme comme ville touristique. Utiliser le terme Saly ville « touristique » nouvelle avec tous ces atouts et facettes est plus porteur d’espoir que d’insister sur la station balnéaire vielle de trente ans et sur un produit balnéaire à la fois vieillissant, et non conforme aux normes et exigences de la demande touristique. La présente étude a pour objectif de montrer les limités de la station balnéaire de Saly et sa progression vers une ville touristique, qui si l’on ne prend garde risque de poser un énorme problème après la mise e service des pointe saréne, de Mbodién