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FINANCEMENT DU SECTEUR edition walf juillet 2004

FINANCEMENT DU SECTEUR
Ce qui plombe la participation des Sénégalais

Comment régler la problématique du financement des projets touristiques, liée notamment à la complexité du secteur sénégalais et à l’environnement mondial ? Telle est, entre autres, la préoccupation de M. Dème. “Il y a une absence d’appui du système bancaire sénégalais et d’organismes de financement spécialisés, ce qui ne favorise ni la participation ni l’implication d’hommes d’affaires sénégalais dans le secteur du tourisme, qui exige une politique d’engagement cohérente, rigoureuse et innovatrice.”
Cette politique, selon M. Dème, consiste en la création d’un fonds national d’investissement touristique, qui réunirait aussi bien les professionnels du secteur, les banques, les assurances, l’Ipres, que des entreprises nationales et la création d’une banque de développement aux activités touristiques. “Avec très peu de littérature, on arrive à faire l’état des lieux du tourisme au Sénégal.” Ce qui amène le spécialiste du e-tourisme, du markeking et de la promotion touristique à suggérer aux autorités à étudier et à voir les textes et le cadre réglementaire existants, le nombre et la qualité des infrastructures, le niveau de formation et la compétitivité de la destination, répertorier l’existant des zones à vocation touristique, réévaluer le montant de l’enveloppe financière (budget de l’Etat) à la promotion, et corriger les erreurs sur l’aménagement de certaines zones à vocation touristique. Selon lui, en observant le secteur du tourisme, on se rend compte qu’il y a plus d’agents de voyages, des non professionnels qui n’ont appris que dans le tas et autres informels qui ont envahi le tourisme. A cela, il faut ajouter un syndicat professionnel divisé, incompétent, dont la structure ne traduit que les ambitions de ceux qui la dirigent. “Avec un tel constat, il ne faut pas s’attendre à un secteur privé fort et dynamique, capable de comprendre les enjeux et les obligations que requiert le secteur du tourisme pour accompagner les efforts du gouvernement.” L’autre volet, ajoute-t-il, est que “nous avons des hôteliers dont nous ne pouvons pas dire clairement quelle option et quel type d’hôtel ils gèrent, et qui sont leurs clients potentiels. Il faut que la classification soit visible et reconnue : il y a des hôtels d’affaires, de congrès, de tourisme, de voyageurs, etc.”, indique-t-il. S’agissant des zones à vocation touristique, “il faut avouer qu’il n’y a pas vraiment de politique d’aménagement satisfaisante, à la hauteur de nos attentes.” La zone de Saly/Mbour, constate M. Dème, est un modèle dépassé, sans parler de l’anarchie qui entoure ce site et qui certainement, a des répercussions sur le taux de fréquentation de la destination. “Nous constatons dans les faits, l’inexistence de volonté politique soutenue et durable, tant dans le contenu que dans la forme en matière d’infrastructure de base, et qui a pour noms : routes, aéroports, hôpitaux, espace de loisirs, téléphone, électricité etc.…” Un début de changement, selon lui, se manifeste timidement, avec la dernière déclaration du président de la République de faire du tourisme, un potentiel et un levier de notre économie.

Par : Johnson MBENGUE
WALFADJRI - L'AURORE 20.07.2004

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