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Notre faute au tourisme edition walf 2005

Arrêtons de porter la faute sur les autres !

Les prix bas et les prestations médiocres pratiquées sur la Petite Côte et l’ensemble des sites touristiques, tirent à la baisse les résultats de la saison touristique, qui connaît déjà des difficultés.
La station de Saly Portudal va devoir revoir sérieusement son modèle de gestion touristique. A l’heure des mutations consuméristes, beaucoup de touristes (haut de gamme) sont partis, laissant la place aux touristes dont le pouvoir d’achat est limité. S’y ajoute la concurrence déloyale des résidences hôtelières, de même que des destinations telles que la Tunisie, le Maroc, la République Dominicaine, la Croatie etc…
Mais le véritable problème, c’est qu’il faut arrêter de se trouver des excuses : c’est toujours la faute des autres… Au Sénégal, il y a un véritable problème de prestations : elles ne correspondent ni au prix ni à la qualité des infrastructures d’accueil. A cela, s’ajoute le piètre accueil à l’aéroport L. S. S., et le vieillissement des produits : soleil, mer, restaurant, sans plus ni moins. Et le tourisme de croisière, de sport, de découverte etc…
C’est avec une prise de conscience de la part des acteurs du privé et du public – ENSEMBLE –, que le Sénégal pourra rebâtir les bases de la relance du secteur, avec comme appui une compagnie aérienne nationale dotée d’une direction dont la mission sera essentiellement limitée au tourisme.
La chasse aux « bana-banas » du réceptif, transport des touristes, transfert et excursions, aux antiquaires et autres retraités dont la seule vocation est de gagner de l’argent à tout prix : il faut que cela cesse, et il faut oser le dire ! L’Etat à lui seul, sans la complicité/solidarité des privés du secteur, restera impuissant face à ce phénomène social, qui est un frein au développement du secteur.
Il faut un courage de fer pour assainir et il faut des lois pour condamner les corrupteurs et les corrompus, une loi très sévère et un contrôle permanent de conformité, de sécurité, des dispositions d’hygiène et de propreté, des contrôles techniques des véhicules de transport touristique et des visites médicales renouvelées auprès des chauffeurs et personnels de l’accueil et de la restauration, ainsi que celui des guides touristiques.
Le Sénégal doit se hisser au niveau de l’excellence et refuser la médiocrité, le laisser-aller, la compromission, autant de maux que l’on traîne et pour lesquels il faut de l’autorité, de la volonté, et surtout, ne pas hésiter à appliquer des sanctions.
Pour ma part, l’Agence de Promotion Touristique est un instrument ; elle ne suffit pas. Il faudra des moyens, mais surtout, des hommes dont la seule ambition est de développer le tourisme.
S’agissant des résidences parahôtelières, celles-ci participent à la diversification de l’offre d’hébergement, et cela est très important. Le phénomène n’est pas nouveau : il appartient à l’Etat de donner un statut et une réglementation à ce type d’hébergement, qui en aucun cas, ne peut et ne doit être considéré comme une structure hôtelière.
Si nous sommes tous d’accord sur le fait que les résidences hôtelières doivent payer des taxes et des impôts, l’acharnement de certains ne doit pas influencer les autorités, au risque de mettre à genoux ce segment de l’offre qui, il faut le rappeler, propose du tourisme chez l’habitant, un tourisme de proximité, que nous appelons tourisme intégré, et qui a sa clientèle. En ce qui concerne la Casamance, si les autorités aéroportuaires respectent leurs engagements en ce qui concerne l’aéroport de Cap Skirring, que des professionnels acceptent de mettre en place un vol hebdomadaire supplémentaire et que les hôteliers mettent suffisamment de lits. La Casamance retrouvera sa place de leader du tourisme.
En conclusion, je pense que notre tourisme a besoin de peu de paroles, de beaucoup plus d’actes et de gestes positifs, et nous vaincrons le mal en allant tous dans la même direction, et à condition que chacun fasse ce qu’il sait faire, sans tricher ; c’est important… Et que le Sénégal y gagne !
Cela dit, il est à déplorer aussi le manque d’efficacité et de suivi de l’administration nationale du tourisme, qui la plupart du temps, ne réagit pas quand il le faut.

M. Faouzou Deme

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